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Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,c’est moi qui vous ai choisis et établis

Quand j’étais jeune, j’étais plutôt bien enveloppé et je n’avais pas beaucoup d’aptitudes aux sports. J’étais parmi les rares qui aimaient les jours de pluie car nous devions ces jours-là rester à l’intérieur à la récréation. Vous voyez le genre. Mais j’enviais vraiment les gars qui savaient lancer le ballon, ceux qui savaient patiner et jouer au hockey. À cette époque, il n’y avait pas encore d’éducation physique au programme du primaire. C’est en arrivant au secondaire que la vraie partie a commencé.


Le prof nous indiquait quelques règlements essentiels d’un sport d’équipe quelconque et, s’imaginant que nous pratiquions ce sport depuis toujours, nous faisait passer à l’action. Cela ne faisait qu’exacerber les dispositions naturelles des élèves, les écarts entre les pires et les meilleurs ne faisant que s’accroître évidemment. Mais le pire moment à vivre n’était pas tant de se faire déjouer comme une statue par le meilleur de l’équipe adverse que lorsque venait le temps de composer les équipes. Vous vous en rappelez sûrement… Le prof désignait alors les quatre plus talentueux qui se choisissaient des coéquipiers à tour de rôle. Les derniers choisis, terrorisés de honte, étaient invariablement toujours les mêmes, peu importe le sport.


Plusieurs années plus tard, j’ai eu la chance d’assister à quelques ordinations sacerdotales, dont trois présidées par notre archevêque. Et chaque fois, le Cardinal Lacroix nous a partagé une conviction profonde qui contraste beaucoup avec le recrutement sportif de mon enfance. "Le Seigneur n’attend pas que les candidats aient toutes les vertus pour les appeler. Mais il s’engage à les leur donner s’ils acceptent humblement la mission qu’il leur confie."


La bible est pleine de drôles de héros: des assassins, des infidèles, des lâches, des traîtres, des voleurs… Bref! Beaucoup de personnes plutôt faibles avec des péchés plutôt évidents, mais le Seigneur leur a pourtant fait confiance. L’appel du Seigneur est gratuit. Il nous invite à nous aimer les uns les autres comme lui nous a aimés le premier. C’est-à-dire gratuitement, avec miséricorde. On peut s’offusquer de cette gratuité et trouver que ce serait plus juste que le salut soit le salaire de nos efforts. Mais cette conception des choses n’est pas ce que le Christ est venu nous révéler de son Père.



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