Je suis toujours émerveillé de rencontrer des personnes atteintes de souffrances atroces qui rayonnent quand même de bonheur. Il m’arrive aussi de croiser des gens qui se plaignent continuellement pour toutes les petites contrariétés qui se présentent à eux. Comme si le bonheur véritable ne dépendait pas tant de la réalité objective dans laquelle on se trouve, mais davantage d’une attitude intérieure dans la manière de vivre les événements. La foi et l’espérance y sont certainement pour quelque chose. En qui croyons-nous fondamentalement? À qui faisons-nous confiance? Sur quel socle construisons-nous notre vie? Qu’est-ce qui nous rend heureux ou malheureux?
Ce ne sont pas des questions banales. Des épreuves collectives comme la pandémie que nous traversons font vite remonter ces questions en surface. Si nous misons sur nos forces physiques pour nous assurer le bonheur, on se rend vite compte qu’elles ont leurs limites. Si nous croyons que l’accumulation de richesses peut nous garantir le bonheur, il est bien possible qu’une crise financière vienne tout balayer ou qu’une pénurie de biens rende tout cet argent complètement inutile. Si l’on se fie aux connaissances et à la science pour régler tous nos problèmes, il se peut bien que l’on réalise là aussi qu’il y a des limites importantes à nos possibilités de tout saisir par nous-mêmes. Alors sur quoi asseoir notre espérance?
L’évangile de ce dimanche nous donne une direction que beaucoup de gens hésitent à emprunter : celui des béatitudes. C’est un chemin de simplicité, d’humilité et de reconnaissance. Un chemin qui n’est pas tant une recette qu’une personne à rencontrer : Jésus-Christ qui est le socle, le rocher, sur lequel nous sommes invités à ériger notre vie. Laissons-nous convaincre par ces paroles du prophète Jérémie : « Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit. » Lc 6, 17-26
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