Je crois qu’un des monologues d’humoriste qui m’a le plus fait rire est celui d’Yvon Deschamps sur l’adolescence. Si je me fie à la réaction du public qui a assisté à ce spectacle, l’ai l’impression qu’il y avait plusieurs parents d’ados dans la salle qui n’ont pas eu beaucoup de difficulté à reconnaître leur progéniture dans les traits à peine exagérés de l’humoriste. Pour la plupart des parents, quand leur enfant atteint cet âge particulier, c’est comme si tout ce qui fonctionnait si bien jusque-là se mettait tout à coup à connaître de sérieux ratés. Les communications se détraquent, le ton monte de part et d’autre, quelque chose nous file entre les doigts.
Ce qui nous heurte le plus comme parents, c’est de constater brutalement que nous ne sommes plus l’unique référence pour notre enfant. Il y a les amis, les bons mais aussi les moins bons. Il y a d’autres adultes aux valeurs de plus en plus disparates. Et voilà qu’il nous faut revoir toute notre stratégie parentale, développer de solides arguments en réalisant que même les valeurs de base de la famille peuvent être complètement remises en question. Mon épouse et moi avons eu la chance d’avoir plusieurs adolescents. En ce sens qu’on a pu voir que cette période si intense finit bien par passer et que ce qu’on retrouve de l’autre côté est souvent bien mieux que tout ce qu’on aurait pu imaginer. Ça aide à ne pas trop paniquer au premier écart de conduite.
L’évangile que l’Église nous donne en ce dimanche de la Sainte Famille peut aussi nous inspirer comme parents et nous aider à réaliser que nous ne sommes pas les propriétaires de nos enfants. Chacun d’eux est le fils ou la fille d’un Père qui les aime d’un amour avec lequel nous ne pourrons jamais rivaliser. Dans les moments de crise à traverser, quand la communication est plus difficile, les confier à ce Père est parfois la meilleure attitude à adopter. Lc 2, 41-52
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