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Correction fraternelle

C’est toujours extrêmement délicat de faire des reproches aux gens et peut-être plus difficile encore quand il s’agit de personnes qui nous sont proches. Nous sommes conditionnés depuis la nuit des temps à associer critique et mépris. On reçoit mal la critique parce qu’on est convaincu que ce qu’on nous reproche est rebutant pour l’autre et qu’il finira par nous abandonner. Malheureusement nous sommes souvent les derniers à voir ce qui cloche chez nous. Et moins les gens sont vrais et sincères avec nous, plus, en fait, ils nous fuient. La société de performance dans laquelle nous vivons nous incite, de surcroît, à cacher nos lacunes à tel point que nous en venons parfois à ne plus les voir nous-mêmes.


Et pourtant, nous sommes des êtres qui avons tellement besoin des autres pour devenir ce que nous sommes! Enfant, que deviendrions-nous sans l’éducation de nos parents? Et qui peut éduquer sans évaluer, sans juger de la bonté, de la vérité, de la pertinence des faits et gestes de l’autre. Nos vrais amis sont-ils ceux qui nous flattent sans cesse ou ceux qui nous donnent l’heure juste?


On peut avoir l’impression que la correction fraternelle dont il est question dans l’évangile de ce dimanche est un encouragement au jugement et à la dénonciation. Mais en y regardant de plus près, on y décèle les principes d’une vie communautaire où l’indifférence n’a pas sa place et dans laquelle chacun est responsable du bonheur d’autrui. L’amitié véritable est tout un art qui demande le discernement et beaucoup de délicatesse, mais aussi un certain courage de dire la vérité. Avec l’aide de l’Esprit-Saint, la correction fraternelle est peut-être même l’œuvre d’amour la plus importante qui nous soit confiée comme chrétien et chrétienne. Mt 18, 15-20


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