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Espérer pour tous

Quelques jours de vacances peuvent être une bonne occasion de rattraper quelques bonnes suggestions de lectures. J’ai eu le bonheur de plonger, au cours des derniers jours, dans deux œuvres d’un théologien dont les travaux ont profondément marqué l’Église des dernières décennies, Hans Urs Von Balthasar : Le cœur du monde et Espérer pour tous. Les textes du dimanche de l’Épiphanie du Seigneur me semblent en droite ligne avec la conviction que ce théologien a maintes fois défendue : Dieu, en Jésus-Christ, a le profond désir de sauver tous les hommes.


Pour les Juifs auxquels l’évangéliste Matthieu écrit, cette idée est difficile à entendre. Dieu n’a-t-il pas élu son peuple? Ne l’a-t-il pas mis à part pour se révéler à lui de façon privilégiée? N’y a-t-il pas un châtiment juste pour les renégats et les impies qui méprisent la Loi et les prophètes? Et encore aujourd’hui, nous aussi, n’éprouvons-nous pas certaines difficultés à concilier la miséricorde et la justice de Dieu. Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » À qui Dieu vient-il donc se révéler dans l’Enfant de Bethléem? À qui Jésus envoie-t-il ses apôtres annoncer son Royaume? Que dès sa naissance, des mages d’orient désignent Jésus comme le « roi des Juifs qui vient de naître » n’est peut-être pas sans lien avec ce qu’on pourra lire sur l’écriteau qui sera placé au-dessus de sa croix.


Le mystère de la mort et de la résurrection du Christ est déjà là tout entier dans la crèche de Bethléem. C’est un mystère d’amour qui nous dépasse : un amour qui aime jusqu’à l’ennemi qui le torture et l’assassine, un amour qui pardonne soixante-dix-sept fois sept fois, qui fait exploser toutes les frontières entre les hommes de la terre. Devant un tel amour, à l’instar des mages, on ne peut que s’incliner. Mt 2, 1-12



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