Le temps pascal nous décline dimanche après dimanche les récits des apparitions du Christ après sa résurrection. Les femmes au tombeau, puis les apôtres, Thomas le sceptique et les fameux disciples d’Emmaüs. Il semble chaque fois y avoir une difficulté étonnante à reconnaître le Christ au premier regard. Il est bel et bien là, mais il doit parler, bouger, agir pour que le déclic se fasse. Dès lors, cependant, tous le reconnaissent. Ne sommes-nous pas un peu comme eux tous et toutes? Croire que Jésus est réellement présent aujourd’hui dans l’Église, dans sa Parole proclamée et dans le pain et le vin eucharistiques n’est pas si évident. Je me suis moi-même longtemps demandé pourquoi le Christ ne nous donnait pas de signes plus clairs de son existence, question de confondre tous ceux qui doutent et qui ne croient pas.
Pourquoi est-il si discret? Pourquoi nous laisse-t-il avec des signes si faibles dans un monde qui subit désastres sur désastres, guerres sur guerres et blessures sur blessures? Cléophas d’Emmaüs se demandait exactement cela pendant que Jésus marchait avec lui sur un chemin de désespérance. Jusqu’au soir, jusqu’au moment où le sens de tout ce drame est éclairé par les Écritures, jusqu’au moment de la fraction du pain. Toute cette souffrance n’a pas eu le dernier mot. Le cœur des deux hommes est libéré du désespoir qui l’envahissait. La promesse a été tenue malgré des apparences trompeuses.
Croire en Jésus-Christ ressuscité c’est faire cette expérience : que d’une situation qui nous atterre et face à laquelle nous avons épuisé tous nos moyens, Dieu nous précède vers l’issue que nous ne voyions plus. La foi est un cadeau immense qui change tout, notre regard d’abord sur les événements dans lesquels nous reconnaissons la trace de Celui qui nous accompagne dans les moments les plus difficiles comme dans les plus heureux. Et plus nous ouvrons nos cœurs aux Écritures, plus nous communion au pain rompu, plus nous ressentons cette présence du Christ tout près de nous. Lc 24, 13-35
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