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Les limites de la loi

Il y a un débat qui revient souvent en éducation à propos des bulletins scolaires : est-il nécessaire ou pas de mettre des résultats chiffrés pour évaluer les apprentissages? Il me semble que la vraie question se situe ailleurs. Obtenir tout juste la note de passage dans un programme n’est-il pas inquiétant? Ne viser que le strict minimum pour passer à l’étape suivante me semble plutôt préoccupant pour l’avenir. Confier sa voiture à un garagiste qui n’aurait obtenu que 60% dans l’ensemble de ses cours me semble un peu risqué. Prendre un avion conduit par un pilote qui n’aurait réussi son cours d’atterrissage qu’à 60% me paraît plutôt risqué. Imaginons en cardiologie...


La vie en société a ses lois et ses conventions que la plupart des gens respectent : ne pas passer sur un feu rouge, payer ses impôts, rembourser ses dettes, ne pas voler, ne pas mentir, etc. Mais ce qui rend nos journées plus belles, ce sont les gestes de bienveillance qui vont au-delà du respect des lois. Une personne qui vous tient la porte quand vous avez les bras bien chargés, un automobiliste qui vous laisse entrer sur une voie achalandée, un voisin qui dégage la neige de votre escalier : des petits gestes gratuits, inscrits nulle part dans aucune loi, mais qui font toute la différence.


Les lois sont importantes, mais elles ne sont que le minimum exigé pour vivre en société. Jésus a tenu à clarifier la place de la loi dans les mœurs de son époque. Et il s’agissait ici de la loi divine, pilier de la foi juive. Jésus n’est pas venu abolir la loi divine transmise au peuple élu, loi qui est un choix pour la vie, mais il la recadre dans la perspective de Dieu et nous invite à la dépasser par la bienveillance et la gratuité.

Mt 5, 17-37


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