Comme bien d’autres enfants de ma génération, j’ai vécu dans une famille modeste qui devait faire attention pour que personne ne manque de l’essentiel. J’ai réalisé très tard en fait que nous étions plutôt pauvres, quand un bon jour des amis m’ont invité chez eux. J’ai même cru longtemps que nous étions à l’aise parce que mes parents accueillaient à manger à l’improviste quiconque se pointait chez nous et jamais nous n’avons manqué de nourriture. Ma mère savait étirer la soupe et allonger la sauce en toute discrétion.
Mes parents ont toujours cru à la providence. Ils n’ont jamais pensé qu’en partageant, ils auraient quelque chose en moins. Et c’est la foi qu’ils m’ont transmise. À mon tour, j’en ai fait l’expérience : qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. On n’emporte rien avec soi en quittant cette terre sinon le bien qu’on a semé autour de soi. Et il me semble que ce ne sont pas les occasions qui font défaut pour ouvrir notre cœur aux besoins des autres.
Les Paroles de ce dimanche nous invitent à reconsidérer notre rapport aux besoins des autres en sachant que Dieu est un père qui pourvoit et qui rend toujours au centuple ce qu’on lui offre. Pour cela, nous devons parfois aller au-delà de nos calculs à courte vue et du confort auquel nous nous accrochons car comme dit le psaume : Le Seigneur est mon berger, rien ne me manque. Jn 6, 1-15
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