J’avoue ne pas être un père très courageux. Bien que j’aie eu une carrière en éducation me donnant de parler beaucoup et à beaucoup de personnes, j’ai toujours eu beaucoup de difficultés à dire les choses importantes personnellement à mes enfants quand je les voyais emprunter des chemins qui n’étaient pas les bons. Je me justifiais en me disant qu’ils savaient ce que je pensais et que cela devait suffire pour qu’ils fassent les bons choix. Mais je me rends compte de plus en plus qu’ils auraient eu plutôt besoin que je les prenne à part pour leur parler plus personnellement de mes inquiétudes.
Les raisons qui font que l’on se tait devant le mal sont rarement les bonnes. En bout de ligne, elles s’apparentent souvent à la peur de perdre l’affection de l’autre, à un manque de courage. Pourtant l’amitié profonde et l’amour véritable se nourrissent de sincérité et de vérité. On voudrait que tous nos amis aient des oreilles pour écouter attentivement nos besoins et une langue pour nous dire courageusement la vérité.
J’imagine bien que la guérison du sourd et muet opérée par Jésus dans l’évangile de ce dimanche n’est pas qu’un simple récit étranger à notre réalité. Nos surdités et notre mutisme sont peut-être moins apparents, mais ce ne sont pas moins des lacunes qui minent nos relations humaines ou les maintiennent en surface et Jésus est justement venu pour nous en guérir. Mc 7, 31-37
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