Un martien qui tomberait sur la bible pourrait penser que Jésus ne s’intéressait qu’aux misérables, aux malades, aux estropiés, à tous ceux et celles auxquels personne n’accordait justement d’importance à son époque. Il est facile de tirer de cette observation que la richesse et le succès tiendrait Dieu à l’écart. La réalité est un peu plus nuancée que cela, mais il y a sans doute une part de vrai dans cette intuition. Le problème des richesses et du succès c’est qu’ils viennent la plupart du temps avec un fort sentiment de suffisance et d’indépendance. Et c’est ce sentiment qui est certainement le plus grand obstacle pour accueillir la présence de Dieu dans nos vies.
Un grand nombre de saints et de saintes ont compris cela très tôt. Ils ont fait l’expérience que moins ils accordaient de valeur à leurs avoirs, plus ils découvraient la valeur que Dieu accordait à leur être et cela semblait les combler davantage. Nous faisons aussi nous-mêmes cette expérience avec ceux et celles que nous côtoyons. Les meilleures relations que nous entretenons s’appuient peu sur les choses que nous possédons ou qu’ils possèdent. Bien souvent, c’est lorsque nous sommes dans les situations les plus précaires que nous pouvons le plus apprécier ceux et celles qui nous aiment vraiment pour ce que nous sommes : avec nos limites et nos faiblesses.
Pour Dieu qui nous aime, c’est la même chose. Heureux les pauvres de cœurs, car le Royaume des cieux est à eux. Heureux sommes-nous si nous accueillons les autres comme des cadeaux du ciel pour pallier nos manques. Heureux sommes-nous si nous savons reconnaître que le Dieu qui nous a créé est un Père qui pourvoit pour toutes les situations qui nous dépassent. Heureux sommes-nous si nos cœurs ne sont pas remplis de nous-mêmes et s’il y reste suffisamment de place pour recevoir l’amour de Dieu et des autres. Mt 5, 1-12
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