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S'acheter un royaume

Le père de mon voisin d’enfance collectionnait les vieilles voitures. Il devait en posséder presque une dizaine qu’il abritait dans une vielle grange. Il ne les sortait que le dimanche après-midi, en été seulement. Il les chouchoutait et dépensait une fortune en produits pour les faire reluire. Il a avoué à mon père qu’il était prêt à toutes les vendre s’il pouvait mettre la main sur une camaro de la première série qui a été fabriquée. Il avait tapissé sa grange de poster de ce modèle auquel il rêvait. Il est décédé il y a quelques années sans jamais avoir pu concrétiser son rêve. Ses deux fils et sa fille ont liquidé à l’encan ses autres voitures en quelques jours seulement après son décès.


L’évangile de ce dimanche me fait beaucoup penser à ce voisin. Il y a des gens qui sont prêts à mettre des efforts inouïs pour acquérir certains biens. Pour monter sur un podium olympique ou pour gagner la coupe Stanley, on imagine tous les sacrifices qui sont nécessaires. Mais tous ces trophées et toutes ces médailles ne franchiront pas la mort. Qu’est-ce qui compte le plus au bout du compte? Qu’est-ce qui peut nous rendre heureux pour toujours, même au-delà de cette vie? Nous prenons souvent l’ombre pour la proie en misant toutes nos attentes sur des rêves éphémères. Nous nous contentons des biens qui passent. Dieu a prévu tellement plus pour chacun de nous.


Mais pour nous départir de ce que à quoi nous nous sommes accrochés pour acheter le champ qui contient ce trésor, il faut l’avoir découvert. Il faut aussi peut-être le désirer plus que tout. Seule la foi peut nous donner ce regard sur ce trésor. Et c’est précisément la mission de l’Église de transmettre cette foi qui permet de discerner où est ce trésor. Mt 13, 44-52



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