C’est dommage qu’il faille parfois attendre les funérailles des personnes pour réaliser leur pleine valeur. Au décès de Denis, j’ai été renversé d’apprendre tout ce que cet homme, d’une discrétion absolue, avait pu faire de bien sans trop que personne ne le sache. Ce n’est que lorsque sa famille a vu défiler de parfaits inconnus devant son cercueil qu’ils ont réalisé que, dans son travail, il avait joué un rôle déterminant sur la qualité de l’atmosphère qui y régnait; que le personnel du CHSLD où il disait aller visiter de vieux amis les dimanches après-midis tenait à lui rendre hommage pour toutes les attentions qu’il manifestait à l’ensemble des bénéficiaires en jouant aux cartes avec les plus esseulés, en organisant des marches au parc voisin, en faisant leurs rapports d’impôt.
Dans les derniers jours de sa vie, il rayonnait de confiance en « son papa du ciel » comme il l’appelait, malgré des plaies de lits qui le faisaient souffrir. Il remontait le moral à ses voisins de chambres et avait une telle reconnaissance pour les soins qu’il recevait que le personnel de l’hôpital n’a pu retenir ses larmes le jour de son décès. Le règne de Dieu est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères.
Qu’est-ce que le ciel? Quel est ce lieu où Dieu nous attend? J’aime imaginer qu’il s’agit d’un lieu rempli d’hommes et de femmes comme Denis qui prennent plaisir à semer la bonté autour d’eux. N’est-ce pas ce que Jésus nous a révélé du Royaume des cieux?
Mc 4, 26-34
Comments