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Un boulanger particulier

Qu’y a-t-il de plus réconfortant que les arômes qui fuient d’une boulangerie artisanale? Ça prend pas mal de volonté pour résister à y entrer et à tout acheter. On comprend la tradition française de la fameuse baguette qu’on va chercher quotidiennement. Le pain n’est définitivement pas un aliment comme les autres. Durant la dernière pandémie, plusieurs personnes ont appris à faire du pain. Certains se sont peut-être rappelé les souvenirs de leur enfance auprès de leur grand-mère. Mais peu importe la raison, ces pains ont fait le bonheur de bien du monde. Le pain est un aliment qu’on retrouve dans pratiquement toutes les civilisations au fil de l’histoire humaine. Les recettes ont varié en fonction des céréales disponibles d’un pays à l’autre, mais, au final, c’est un aliment de base rassembleur.


Dans l’histoire du salut, le pain est omniprésent. Il a vite été intégré aux rites et s’est vu chargé d’une symbolique extraordinairement riche. Le peuple Hébreux y a reconnu le signe de la providence divine avec la manne. Mais aussi, dans la Pâque juive, on aura grand soin de remémorer l’état d’esclavage duquel le Seigneur aura libéré les Juifs d’Égypte avec des pains azymes, sans levain, pour symboliser la hâte avec laquelle cette libération s’est produite. Jésus lui-même nourrira les disciples qui le suivent avec du pain et il se désignera comme le pain de la vie qui rassasie de toute faim. « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim. » Comment peut-il affirmer cela avec autant d’autorité?


On s’imagine spontanément qu’il suffit de donner à manger à quelqu’un pour qu’il n’ait plus faim. Mais quelques heures plus tard, cette personne aura faim de nouveau. Jésus a donné du pain à ceux qui avaient faim, mais il ne s’est pas arrêté là. Il s’est donné lui-même, tout entier. Il a donné sa vie pour que tous aient la vie en abondance. Il s’est donné lui-même en nourriture dans le pain eucharistique qui nous rend capables de donner nous aussi notre vie pour ceux et celles qui ont faim autour de nous. L’affamé a davantage besoin d’amour que de pain. Il a besoin d’être aimé inconditionnellement, comme il est, si démuni soit-il. Pour accéder à une vie meilleure, le pauvre a besoin du Christ qui agit à travers nous qui avons l’immense privilège de le recevoir gratuitement en nourriture à chaque messe. Jn 6, 24-35





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