Les moments les plus précieux de la vie ne sont-ils pas associés aux moments où nous ouvrons les yeux et aux moments où nous les fermons? Le premier regard d'un enfant naissant est particulièrement touchant pour n'importe quel parent. Les yeux de l'aîné qui se ferment pour ne plus s'ouvrir nous plongent dans toute l'intensité de la vie et de ses plus grands mystères. Garder les yeux ouverts, c'est le signe le plus fort de demeurer en vie. Mais, on le sait tous, il est possible de vivre les yeux fermés. Et de ne voir qu'une petite partie de la réalité. Fermer les yeux sur l'injustice. Fermer les yeux sur les besoins de ceux et de celles qui nous entourent. On peut aussi avoir les yeux ouverts sur des futilités qui nous cachent des drames plus profonds et se laisser distraire, la conscience bien endormie dans le confort de nos évasions.
Nous entrons dans un temps particulièrement fécond du cycle liturgique de l'Église: l'Avent. Un temps pour ouvrir les yeux, un temps pour rester éveillé, un temps qui en annonce un autre à venir. Un temps d'attente dans un monde si pressé...
Et pourtant, l'attente est un temps précieux et surtout pas un temps perdu. Les parents qui attendent un enfant le savent bien, les victimes des guerres qui attendent une trève le savent aussi, les patients atteints d'un cancer qui attendent leur chirurgie tout autant. Dieu, qui a tout son temps..., a voulu entrer dans notre temps pour nous donner accès à un temps qui n'a pas de fin. C'est souvent à la fin que l'on réalise la pleine valeur de ce qui venait avant, comme en témoignent tant d'éloges funèbres. Tu connais notre impatience. Viens Seigneur Jésus et montre-nous ton visage! Mc 13, 33-37
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